Historique
Le désir de s’élever dans les airs comme un
oiseau constitue un des plus vieux rêves de l’humanité. On doit notamment à
Léonard de Vinci, le génie de la Renaissance, des croquis de machines volantes
qui deviendront les ancêtres du parachute, de l’hélicoptère et du planeur [1].
Il faudra attendre plusieurs siècles pour qu’un ingénieur allemand, Otto
Lilienthal s’attarde au concept du planeur, dans les années 1890. Celui-ci aura
effectué plusieurs centaines de vols à bord de ses prototypes qui s’inspiraient
de la mécanique des ailes de cigogne, avant de décéder tragiquement au cours
d’une de ses expériences [2].
Francis Rogallo, un ingénieur aéronautique originaire de Pologne, reprit le
concept de Lilienthal au cours des années 1950. Il élabora des ailes coniques, souples,
qui conservent leur forme avec la pression de l’air, qui remplaceraient les
ailes rigides pensées par Lilienthal [3].
Ainsi sont nées les ailes « Rogallo », apparentées au cerf-volant,
qui pouvaient être utilisées à des fins récréatives [4].
Celles-ci avaient quelques défauts, notamment en termes de sécurité et de
pilotage. Améliorées par Bill Moyes, un ingénieur australien qui survola le Tuggerah Lake à plus de 1000 pieds dans
les airs, elles signaient la mise au point du deltaplane, en 1967 [5].
Un des premiers clubs de deltaplane, LesHommes Oiseaux [6], a vu le jour en France en 1975,
encadré par la Fédération Francaise de
Vol Libre [7]. En 1977, l’Association Canadienne de Vol Libre est fondée à Calgary en
Alberta Au Québec [8].
Il faudra attendre jusque dans les années 90 pour voir apparaître la fondation
de l’Association Québécoise de Vol Libre
[9], qui chapeaute la pratique du deltaplane
et du parapente.
Environnement
Le décollage le plus courant s’effectue d’un
point élevé. Le pilote porte le deltaplane et s’élance à la course pour se
propulser dans les airs. L’environnement à privilégier pour pratiquer ce sport comprend
alors une montagne, une colline, une dune ou une falaise. La pente idéale est
peu accidentée, herbeuse, juste assez inclinée pour limiter la course du
pilote. Certains sites sont équipés d’une rampe ou d’un tremplin pour faciliter
cette manœuvre [10].
De plus, les planeurs sont habituellement à la recherche de paysages
époustouflants qu’ils pourront admirer en les survolant. C’est pourquoi les
Alpes (Suisse, France, Belgique), les Rocheuses (Ouest du Canada et des
Etats-Unis) et les Appalaches (Est du Canada et des Etats-Unis) sont des
destinations de choix pour le deltaplane : une élévation facilitant le
décollage et une vue à en couper le souffle sont au rendez-vous.
Il est également possible de décoller à partir
d’un terrain plat, ce qui fait du deltaplane un sport praticable presque
n’importe où. Les décollages sont alors facilités à l’aide d’un treuil
spécialement conçu pour l’opération. Il est aussi possible de se faire larguer
par une montgolfière ou un avion léger [11].
Au Québec, le deltaplane est surtout pratiqué
en bordure du fleuve Saint-Laurent. Les régions de
Saguenay/Charlevoix/Côte-Nord et de Bas-Saint-Laurent/Gaspésie/Îles, offrent
plusieurs sites de vol [12].
Les conditions météorologiques sont d’une
importance capitale pour tout deltiste. Pour des raisons de sécurité, la
vitesse du vent ne doit pas dépasser 30 à 35 km/h et il ne doit pas pleuvoir [13].
Équipement
Pour commencer, il ne vous faudra qu’une bonne
paire de bottes de marche pour protéger vos chevilles. Des lunettes de soleil
sont recommandées. Le deltaplane, le harnais avec parachute de secours intégré,
la combinaison de vol, les instruments
de vol (radio, variomètre) et le casque peuvent être loués dans les écoles de
vol. Pour vous procurer de l’équipement personnel, l’AQVL recommande fortement
de faire affaire avec votre école de vol plutôt que de chercher vous-même dans
les petites annonces, pour des raisons de sécurité. Un équipement usagé coûte
entre 2000$ et 3500$, tandis qu’un équipement neuf peut coûter plus de 5000$ [14].
Formations
Vous pouvez faire l’expérience d’un premier vol
libre avec un instructeur en biplace dans le cadre de stages d’initiation
offerts dans les différentes écoles. Il ne suffit que d’être en bonne santé et
de pouvoir courir. Toutefois, pour pratiquer le sport par vous-même, vous aurez
besoin d’un brevet de vol, qui s’obtient à la suite de la réussite d’un examen
théorique et d’un examen pratique dans une des écoles de vol reconnues par
l’AQVL. Vous devez également avoir plus de 16 ans et être en bonne condition
physique.
Voici une description de la progression des
cours selon l’AQVL:
« Le
cours débute par l'enseignement de la théorie puis des manipulations de base au
sol sont ensuite proposées, suivi par de courtes envolées à partir d'un
monticule: la pente école. Puis, avec l'expérience, la longueur, la hauteur et
la durée des vols augmenteront. Parallèlement, des notions théoriques
indispensables en aérodyna-mique, aérologie et météorologie vous seront
enseignées. Lorsque la pratique et la théorie seront bien assimilées, il sera
possible de faire le premier vol d'altitude (en montagne ou au treuil) supervisé par l'instructeur avec
communications radio [15] ».
Ainsi, les
deltistes progressent selon les 5 niveaux instaurés par l’AQVL : Étudiant,
Novice, Intermédiaire, Avancé et Maître [16].
Pour devenir
instructeur, il faut être membre de l’AQVL et de l’ACVL. Les formations
d’instructeurs sont, comme les formations de pilote, encadrées par des
niveaux [17].
Au Québec, il
n’y a que deux écoles accréditées par l’AQVL qui offrent les formations de
pilote et/ou d’instructeur : L’école Distance
Vol Librehttp://www.dvl.ca/dvl/ L’école Air Librehttp://www.airlibre.ca/accueil.html Les deux écoles
offrent des vols qui décollent du mont Yamaska, près de Granby. Air Libre offre aussi le vol en
Gaspésie, au Mont-Saint-Pierre. Il existe aussi des centres n’offrant que des
vols d’initiation en tandem, comme : Vue du
Ciel http://www.deltaplanetandem.ca/ Xfly http://www.xfly.ca/
Vocabulaire technique Aéronef : Tout appareil capable de voler. Portance : Force qui permet à un aéronef de s'élever et de se maintenir en altitude. Décrochage : Perte de la portance. Un décrochage survient lorsque l'aile n'a pas assez de vitesse pour voler. Vol dynamique ou soaring : Action de prendre les courants ascendants, les courants chauds montant le long des parois des collines ou montagnes. Ascendance dynamique : Élévation d’une masse d’air due à la présence d’un flanc de montagne bloquant son passage, créant un courant d’air ascendant. Ascendance thermique ou pompe : Zone dans laquelle une masse d’air chaud s’élève, créant un courant ascendant. Lorsque l’air se réchauffe, il se dilate et est plus léger, donc il s’élève. Thermique blanc : Courant d’air chaud surmonté d’un cumulus. Thermique bleu : Courant d’air chaud n’étant pas surmonté par un cumulus. Cumulus : Nuage blanc de basse altitude. Descendance thermique: Zone où une masse d’air froid descend, créant un courant descendant. Lorsque l’air se refroidit, il se comprime et est plus lourd, donc il descend. Variomètre : Instrument permettant de connaître le sens et la vitesse de la variation de l’altitude. Anémomètre : Instrument permettant de mesurer la vitesse du vent.