Historique Qu’on l’appelle kitesurf, kiteboard ou encore flysurf, ce sport de planche terrestre ou nautique aérotractée qui se pratique l’été sait rallier ses adeptes et en attirer davantage au fil des années. De l’Abitibi à Rio et même tout autour du globe, le kitesurf est une discipline de plein air atypique qui implique une symbiose merveilleuse avec la nature et particulièrement les plans d’eau, une discipline qui se base sur une lutte féroce, mais ô combien excitante, contre (avec !) le vent.
C’est à partir des années 1960 que l’idée de la planche volante taraude les fanatiques de plein air et amateurs de sensations fortes. Plusieurs modèles sont passés à l’essai. En 1979, Arnaud de Rosnay (fils du scientifique Joël de Rosnay qui était un passionné de surf), eu la brillante idée d’utiliser un cerf-volant pour tirer sa planche à voile lors d’une traversée du Pacifique. Tranquillement, mais sûrement, le mot se passait sur cette pratique peu orthodoxe. Des voiles rudimentaires firent leurs apparitions, celles-ci projetaient des envolées plutôt basses et il ne faisait pas de doute que la discipline pouvait être amenée à un autre niveau. Ce à quoi ont pensé deux frères, experts en sports nautiques, originaires de l’île de Bretagne, quelques années plus tard alors qu’ils se mirent à développer un modèle mieux réfléchi et plus adapté.
Leurs premières glisses sont faites avec des planches, mais ils pencheront rapidement vers les skis nautiques qui permettaient un meilleur redécollage. Les premiers essais démontrent des envolées avec puissance et atteste d’une sensation nouvelle. Assuré d’un potentiel de commercialisation, en 1984, Dominique et Bruno Legaignoux ont déposé un brevet sur leur invention : une aile courbe à structure gonflable [1]. Cette invention tire son inspiration dans le Jacob’s Ladder, un catamaran tirée par un train de cerfs-volants ainsi que dans le Birdsail, un compromis entre la voile de planche et le cerf-volant. Les frères Legaignoux ont été sans relâche à l’avant-garde du sport nautique pour les années suivantes alors qu’ils ont développé moult éléments de cette nouvelle discipline notamment en développant un petit bateau gonflable accompagné de leur aile gonflable ainsi que des barres de traction plus sophistiquées [2]. Sans cesse, des améliorations étaient apportées à la structure afin d’accroître la remontée au vent, les décollages rapides et la puissance des sauts.
Plusieurs sortes d’ailes sont mises à l’essai, de différentes tailles, de différentes formes et de différents matériaux. Les deux inventeurs font face à des contraintes quant à la grandeur excessive de l’aile, de poids insoutenables et de coûts inabordables jusqu’au développement de leur meilleur modèle en 1989 qui pèse 10 kg et mesure environ 2 mètres. Toutefois, bien que le modèle de cerf-volant soit satisfaisant, le dispositif terrestre sur lequel porte l’individu n’est pas encore au point. Ce n’est qu’en 1996 que le premier modèle officiel de kitesurf est lancé. Les ventes d'ailes sont passées de 100 exemplaires en 1997 à 500 en 1998, 2000 en 1999, 6000 en 2000, 15000 en 2001, environ 100 000 en 2010 et le premier championnat international a eu lieu en 2000 [3]. Évidemment, de ce moment à aujourd’hui, les modèles se sont perfectionnés, sont devenus plus légers, plus petits, plus performants, plus accessibles et plus diversifiés et voilà que ce sport continue d’être en pleine émergence. Environnement Le kitesurf est un magnifique « écosport » qui se pratique sur des plans d’eau et dans l’air lorsque l’on sait bien s’y prendre ! Grossièrement, le kitesurf consiste à surfer sur l’eau et tenter de saisir une bourrasque de vent pour prendre une envolée de quelques secondes. Il s’agit d’un sport faisant preuve d’une grande éthique environnementale surtout si on le compare à plusieurs autres sports nautiques semblables comme le ski nautique ou le wakeboard alors qu’un engin à moteur est plus souvent qu’autrement requis, laissant ainsi une trace plutôt sale et polluante de l’activité humaine. Rien de tout ça avec le kitesurf ; que quelques pièces de matériel tout-à-fait réutilisables pour aller partager les plans d’eau avec les espèces marines. Le kitesurf se pratique également l’hiver sous le nom de Kiteski
Le kitesurf et la météo Les conditions météorologiques forment un facteur dont la considération est fondamentale à la bonne pratique du sport étant donné que le sport dépend de l’état des plans d’eau et de la force des vents. Ainsi, comme pour la voile, il est important de se renseigner sur les conditions du jour à chaque sortie. Le vent minimum exigé pour la pratique du kite est entre 11 et 13 nœuds (6,69 mètre/seconde). Quand le vent augmente en puissance, on réduit la voilure (surface de voile) pour éviter de rendre le tout dangereux. C’est pourquoi il vaut mieux être “sous-toilé” que “sur-toilé” pour ne pas risquer d’être soulevé par le vent sans pouvoir redescendre.
Matériel Le kitesurf est un sport
nautique qui, pour son bon déroulement, nécessite quatre composantes
d’équipements fondamentales, soient, une planche, une voile, un harnais ainsi
qu’une barre de traction. Ce matériel est idéal pour une activité de plein
puisqu’il se transporte facilement : une toile qui se met dans un
sac-à-dos et une planche qui se porte aux bouts des doigts.
Planche Il
existe 3 types différents de planches pour le kitesurf : la planche directionnelle, la Twin Tip ainsi que la planche mutante qui est un mélange des deux
planches précédentes.
La planche directionnelle
Cette planche est inspirée du surf et ne peut
qu’aller dans un sens en raison de son bout pointu. Elle peut être utilisée
dans diverses conditions de vagues et de vents et sa bonne utilisation
nécessite une certaine compétence du surfeur [4].
La Twin Tip
Inspirée du Wakeboard, son appellation en explique
la particularité, des « bouts jumeaux » qui sont courbés tout comme
le contour de sorte à ce qu’elle puisse avancer et pivoter à la surface de
l’eau dans tous les sens. Son maniement est jugée plus facile que la planche
directionnelle et donc elle convient mieux aux débutant [5].
La planche
mutante
Cette dernière planche est la moins répandue. Il
s’agit d’un hybride entre les deux modèles précédents. Elle possède un avant et
un arrière comme la planche directionnelle, mais peut être utilisé différemment
dans un sens comme dans l’autre, ce qui la rapproche de la twin tip [6].
Ces trois planches de kitesurf n’ont pas d’élément flottant.
La flottaison sera générée par la traction et le contact avec l’eau. Ce
phénomène explique le choix de la planche en fonction du poids, des capacités
du surfeur, du vent et de la taille de la voile de traction. La taille de la
planche varie en général entre 120 et 165 cm de long et 26 et 52cm
de large [7]. D’ordinaire, les fixations
sont ouvertes bien qu’on retrouve des modèles avec des fixations fermées ou
encore aucune fixation.
Le cerf-volant (La voile) Les amateurs de kitesurf
utilisent principalement deux types de voile, soit le Tubekite et leSoftkite [8].
Le Tubekite est une voile à boudins
gonflables qui tire son origine dans le modèle breveté en 1984 par les frères
Legaignoux. Ces chambres à air gonflées par une pompe permettent à la voile de
garder son profil à travers les bourrasques. Le Softkite, lui, est une
voile avec un profil souple inspiré du
parapente et qui offre l’avantage d’une plus petite surface de voile pour une
même traction que le Tubekite. Pour
les deux modèles, le planchiste peut ajuster son accélération avec des cordes
reliées à la voile, changeant ainsi l’angle de la voile par rapport au vent.
Plus la voile est grande, plus la surface de contact avec le vent est grande et
donc plus la maîtrise nécessaire est grande. D’ailleurs, des physiciens ont
démontré que si la force du vent double, la force de traction sur le surfeur,
elle, se voit multipliée par 4 !
Harnais Le choix d’un bon harnais est primordial lorsqu’il est
question de kitesurf. En effet, c’est cette structure qui relie le surfeur à sa
voile, c’est le harnais qui permet que les bras ne soient pas la seule jonction
responsable de la traction, ce qui rendrait la pratique de sport presque
impossible. Il existe deux sortes de harnais pour le kitesurf, soient, le
harnais culotte ainsi que le harnais ceinture [9].
Harnais
culotte
Ce harnais est s’apparente au classique
baudrier d’escalade. Il s’enfile comme une culotte avec des sangles entre les
jambes. Il permet un centre de gravité plus bas, concentre la force exigée au
niveau des jambes et diminue les risques de maux de dos par rapport aux harnais
ceinture puisqu’il implique une position assise. Ce type de harnais est
fortement conseillé aux débutants ou aux surfeurs qui font de longues distances
ou de la vitesse. Harnais
ceinture
Le modèle ceinture offre une liberté de
mouvement plus grande que le harnais culotte. Il est placé dans le creux du dos
et doit être parfaitement ajusté au surfeur pour éviter qu’il remonte sous les
aisselles. Aussi, comme la traction se fait au niveau du dos, ce harnais
s’adresse davantage ayant une meilleure musculature au niveau du tronc pour
pouvoir mieux réagir physique à chaque traction. Son avantage par rapport à
l’autre modèle, c’est qu’il n’encombre pas les jambes dans leurs mouvements et
donc il peut être pertinent de l’utiliser dans un style ou freestyle ou le surfeur bénéficie grandement de cette liberté de
mouvement. Évidemment, cette pratique se réserve aux plus avancé(e)s.
La barre de traction
La barre, reliée à des lignes, permet de contrôler l’aile et
donc le déplacement du surfeur. D’ordinaire, les barres mesurent entre 24 et 30
centimètres et se distinguent selon trois modèles différents, soient, à deux,
quatre, ou cinq lignes [10].
2 lignes
Il s’agit du modèle ceux qui font leurs
premiers pas dans le monde du kitesurf.
Seules deux lignes relient la barre à la voile et donc les possibilités de
mouvements sont limitées. Toutefois, le fait qu’il n’y ait que deux lignes
reliées à la voile implique que la tension est moins répartie et donc il est
plus ardu de provoquer un affaissement de la voile qu’en le besoin s’en fait
sentir. C’était le seul modèle disponible jusqu’au début des années 2000.
4 lignes
Deux lignes sont reliées au centre de la
barre pour prendre une partie de la tension, offrant ainsi un guidage plus
souple par les deux autres lignes. Cette barre nécessite plus de capacités que
le modèle à deux lignes.
5 lignes
La cinquième ligne vient permettre au surfeur
d’ajuster en tout temps le niveau de tension dans les autres cordes. Ce modèle
est reconnu pour faciliter les décollages, mais nécessite plus de coordination
et d’expérience pour un contrôle optimal que les deux modèles précédents [11].
De nos jours, presque toutes les barres sont munies d’un
dispositif de sécurité (QuickRelease ou
Safetyleash) qui permettent un
détachement complet de la voile ou qui provoque un affaissement en cas de
besoin.
Formation
& Sécurité
Le kitesurf est
sport assez technique qui nécessite que ses pratiquants soient initiés par le
biais d’une école ou de formateurs expérimentés. Un manque de connaissance, un
manque de considération pour les conditions extérieures ainsi qu’une mauvaise
utilisation des différentes composantes de l’équipements peuvent résulter en de
graves accidents mettant en péril l’intégrité physique voir même la vie des
surfeurs. Il n’existe pas de permis comme tel pour pratiquer ce sport, mais il
y a des normes à respecter pour le matériel, par exemple, pour les dispositifs
de sécurité sur la barre de traction [12].
Il y a néanmoins certaines écoles offrant des formations de kitesurf où un cours d’une durée
d’environ une semaine vise à enseigner les règles de sécurité de base, comment
faire un redécollage si l’aile vient qu’à tomber à l’eau et bon nombre d’autres
manœuvres nécessaires à la pratique du sport.
Ce type de formation est fortement conseillé à ceux qui
veulent optimiser la qualité de leur expérience. Le kitesurf est un sport qui se répand de plus en plus de sorte à ce
que le niveau moyen de pratique augmente et le matériel, d’années en années, se
fait toujours plus sophistiqués et plus sécuritaire. Les modèles les plus
récents comme les ailes plates augmentent la sécurité puisqu’elles permettent
de mieux contrôler la puissance de traction par un relâchement de la barre.
Malgré ces avancées, le kitesurf reste
un catégorisé parmi les sports extrêmes et donc il importe de garder une
importante connaissance de cause face à la sécurité de l’activité et il pour se
faire il faut avoir en tête 10 consignes fondamentales de sécurité [13].
1. Rester le plus
loin possible des zones de baignades et des bateaux afin d’éviter une
éventuelle collision.
2. Connaître sa
zone de pratique, soit, environ à 300 mètres maximum du rivage.
3. Choisir un
repère visuel sur la plage afin de ne pas dériver loin du point de départ.
4. Toujours consulter
la météo.
5. Penser au
gilet de sauvetage.
6. Porter une
combinaison adaptée à la température.
7. Respectez les
priorités à la rencontre (A) un kitesurfeur qui reçoit le vent de babord doit
s’écarter de la route de l’autre. (B) Un surfeur qui se fait rattraper doit se
tasser de la trajectoire de l’autre.
8. S’assurer de
son matériel en terme de suffisance et de qualité.
9. Une
pochette scellée pour le téléphone puisque ce dernier pourrait s’avérer utile
en cas d’urgence.
10. Éviter les
excès de confiance, ils vous coûteront cher.
Vocabulaire Le
vocabulaire suivant est inspiré d’un dictionnaire du kitesurf produit en 2011 par l’organisation de la baie-de-beauport
de Québec [14].
Abattre
Prendre
une direction avec plus d’angle par rapport au vent
Allures
Directions
de navigation par rapport au vent : le près = au vent, largue = sous le vent,
(avec petit largue et grand largue), le travers au vent = de côté
Angles d’attaque
Angle entre le vent et la corde du
kite
Aspect Ratio
Proportion
entre l’envergure et la largeur de l’aile (la corde)
Au vent
Ce qui
est devant vous quand vous êtes face au vent
Babord
À gauche
Bord d’attaque
Bord
avant du kite (bord le plus large) qui rencontre en premier le flux d’air
Bord de fuite
Côté
arrière du kite à l’opposé du bord d’attaque
Bridages
Lignes
attachées au spi (le tissu du kite) qui maintiennent le profil du kite
Cap
Direction
Carène
Dessous de la planche
Carre
Côté
de la planche (prendre de la carre = position où l’on crante sur les talons
Corde
Ligne
imaginaire reliant l’avant du profil du kite à l’arrière du profil du kite
Extrados
Surface externe du kite
Flapper
Bouger
comme un drapeau battu par les vents
Grand largue
Navigation
entre 110° et 140° par rapport à la direction du vent
Harnais
Équipement
de type culotte ou ceinture équipé d’un crochet qui relie le planchiste au
kite
Intrados
Surface interne du kite
Largue
La zone face à vous quand vous
êtes dos au vent /en
descendant sous le vent (dans le sens du vent)
Largueur
Système
de sécurité qui déclenche instantanément le largage du kite qui se retrouve
attaché (par le leash) à une seule ligne, et donc qui flappe sans puissance
Lattes
Boudins
gonflés qui partent du bord d’attaque et donnent son profil au kite
Leash
Large
corde plus ou moins élastique qui relie le surfer à sa planche ou au kite une
fois largué (une fois le système de sécurité actionné et quand le kite est
privé de sa puissance)
Oreilles
Extrémités du kite
Pont
Le dessus de la planche
Prélignes
Lignes
plus larges qui relient la barre aux lignes qui vont à l’arrière du kite
(lignes plus épaisses donc moins tranchantes pour éviter de se blesser à leur
contact)
Ressources :
[1] http://www.inflatablekite.com/siteinf/fr/InfHistoire.html [2] http://fr.wikipedia.org/wiki/FFVL [3] « Dix bonnes raisons de vous mettre au kitesurf »
[archive], Voiles et Voiliers,17/05/2011 [4] http://kitesurfing-handbook.peterskiteboarding.com/progression/jibe-turns-for-directional-boards [5] http://fr.wikipedia.org/wiki/Twin-tip [6] http://www.voiledetraction.com/materiel-pour-debuter-en-kitesurf/ [7] idem
[6] [8] http://www.kitepower.eu/research/67-kite-design/57-tube-kite.html [9] http://www.flysurf.com/guides-achat/3.-les-harnais-28.htm [10] idem [6] [11] [Aile de Kitesurf 5 lignes ou 4 lignes le TEST par North] http://www.youtube.com/watch?v=SlEsWEwoS-4 [12] [Le Site d’informations du Comité National
de Kite de France]-http://kite.ffvl.fr/node/700 [13] http://kitezone.ca/articles/10-conseils-de-securite-en-kitesurf/ [14] [La
Plage de Québec] - http://www.baiedebeauport.com/fr/activites-nautiques/kitesurf/img_doc/le-dictionnaire-du-kitesurf.pdf
Recherche faite par : William McGuire Étudiant au Collège Jean-de-Brébeuf